Vision féministe de la réforme proposée
Le CERF estime que les contrats de mères
porteuses (GPA), avec ou sans don d’ovocytes, sont une exploitation du corps
des femmes, et une maltraitance des enfants.
La grossesse est une épreuve physique qui
comporte toujours, y compris en Europe un risque mortel, risque accru en cas de
grossesse avec ovocyte d’une autre femme (doublement allogénétique).
Le fœtus subit un stress durant la grossesse
(les enfants naissent plus fréquemment prématurés) puis le bébé est arraché à
sa (une de ses) mère(s) biologique(s).
Le fait pour un homme de donner naissance à un
enfant par un acte de violence économique sur une ou des femmes, mère(s) biologique(s)
de l’enfant, est une forme de maltraitance de la mère par le père, et donc est
aussi une maltraitance de l’enfant, une situation intrinsèquement pathogène
pour lui.
La Cour de cassation refuse en cas de GPA de
reconnaitre comme filiation sociale une filiation biologique : ainsi,
comme en cas de filiation incestueuse, la situation pathogène n’est pas
légalisée.
Pour le CERF, la défense du droit à l’IVG
implique l’interdit de la GPA : en effet le droit à l’avortement repose sur la
reconnaissance de l’importance physique et émotionnelle de la grossesse dans la
vie d’une femme, alors que l’usage de GPA repose sur son déni et est une forme
de grossesse forcée.
But de la réforme
Le but de la réforme est de permettre à tous les enfants nés d’une GPA d’un
parent français de bénéficier d’un Etat civil français et de dissuader du
recours aux contrats de mères porteuses.
Méthode
Pour assurer leurs droits aux enfants :
-
confier
au juge le soin de statuer au cas par cas sur la situation des enfants nés de GPA
-
permettre
l’inscription par jugement de ces enfants à l’Etat civil français
Pour dissuader du recours à la GPA :
-
réprimer
pénalement le « tourisme procréatif » à l’étranger,
-
priver
de tous droits parentaux les personnes qui recourraient à l’avenir à la GPA
-
faire
une vaste campagne d’information sur la réforme avant sa mise en vigueur
Compte tenu de la force des mesures dissuasives,
les cas de recours à la GPA par des adultes français devraient être rarissimes
à l’avenir, car les personnes aspirant à une vie de famille recherchent la
tranquillité et la stabilité, et non prison et batailles judiciaires.
Assurer aux enfants tous leurs droits
En cas de naissance par GPA, le ou la juge
sera saisi : il or donnera l’inscription de l’enfant à l’Etat civil et statuera sur la situation familiale de
l’enfant.
L’enfant sera inscrit selon les règles en
vigueur actuellement, c’est-à-dire en indiquant comme père le géniteur
biologique déclarant et comme mère la femme qui a accouché. Il aura la
nationalité correspondant à sa filiation. Compte tenu de la réforme, la Cour de
Cassation ne devrait plus opposer l’ordre public à cette inscription.
Pour les enfants nés avant la mise en vigueur
de la loi, le juge prendra en compte tous les aspects de la vie familiale de
l’enfant jusqu’au jugement. Il pourra décider de conserver ou de retirer leurs
droits aux parents ou à l’un d’eux.
Pour les bébés éventuellement conçus dans le
cadre de GPA après la mise en vigueur de la loi, le juge ordonnera le retrait total
des droits parentaux à l’instant suivant l’inscription de l’enfant à l’Etat
civil, sauf s’il estime que l’enfant doit être rendu à sa mère, la femme qui
l’a porté. Le juge pourra statuer indépendamment des décisions pénales
concernant les « parents d’intention ». Ces bébés pourront ainsi être
remis à des parents adoptifs dans les semaines suivant leur naissance.
Dissuader du recours à la GPA
Les délits de recours à la GPA ou à l’achat de
gamètes ou de fausses déclarations à l’officier d’Etat civil seront réprimés
lorsqu’ils sont commis à l’étranger par des français. Des poursuites pour
crimes d’esclavage à l’étranger par un français sont envisageables dans
certains cas.
Les peines pour recours à la GPA seront mises
au niveau de celles existant en cas d’achat d’organe d’une personne vivante ( 7 ans de prison). La GPA avec utilisation
d’ovocyte d’une autre femme sera réprimée pour les deux faits.
Une large campagne d’information sur la
réforme devra être réalisée au moins dix mois avant la mise en vigueur de la
loi, comme l’a fait la Suède lorsqu’elle a pénalisé l’achat de prostitution.
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