Situation actuelle
a) Définition des
parents par le code civil
La mère est la femme qui a accouché (Code
Civil Art 56, Art 325, Art 332).
En matière de GPA, il peut y avoir deux
mères biologiques ( la femme qui a accouché et celle qui a donné un
ovule), le père apparait plus certain que la mère : il est en pratique le
père biologique et celui qui déclare la naissance de l’enfant. (Code Civil Art 55)
b) Interdiction et
répression des contrats de mères porteuses
Toute convention
portant sur la procréation ou la gestation pour le compte d'autrui est nulle,
d’une nullité d’ordre public (Code
Civil Art 16-7, Art 16-9).
Le
fait de s'entremettre entre une personne ou un couple désireux d'accueillir un
enfant et une femme acceptant de porter en elle cet enfant en vue de le leur
remettre, et le fait de porter atteinte
à l’état civil d’un enfant par la substitution volontaire, la simulation
ou dissimulation, sont des délits ( Code Pénal Art 227-12 et 227-13) :
Les délits ne sont pas punis par les
tribunaux français lorsqu’ils sont commis à l’étranger, si les faits ne sont
pas punis par la législation du pays où ils ont été commis (Code Civil 113-6)
(les crimes sont punis par les tribunaux français lorsqu’ils sont commis à
l’étranger).
c) Etat civil
Lorsqu’un enfant nait en France, le père déclare la naissance à l’officier de l’Etat civil
français, il n’a pas l’obligation d’indiquer le nom de la mère (Code Civil Art 55 et 56).
Lorsqu’un enfant nait à
l’étranger, le père déclare la naissance à l’officier d’Etat civil consulaire,
ou à l’officier d’Etat civil étranger.
La chancellerie indique que la naissance
peut être déclarée à l’étranger à l’officier de
l’état civil local et l’officier d’Etat civil consulaire français peut
transcrire l’acte de naissance
étranger sur ses registres.
L’inscription d’un enfant né
à l’étranger à l’Etat civil français n’est nullement subordonnée à la
transcription d’un acte étranger. Un enfant français peut ainsi toujours être
inscrit directement à l’Etat civil français, à l’initiative d’un de ses
parents, par un officier d’Etat civil français, soit par déclaration directe,
soit après un jugement.
L’ordre public requiert même que « toute personne soit pourvue d'un état civil régulier »
et « que les registres soient correctement tenus ».
Aussi en cas d’absence de déclaration,
le procureur de la République doit solliciter du tribunal un jugement en vertu
duquel l'officier de l'état civil relatera la
naissance sur ses registres. (Instruction générale de l’Etat civil § 138 et §144).
« Il est admis que la naissance d’un Français, survenue à
l’étranger et non enregistrée, peut être déclarée par le tribunal au domicile
des parents en France (trib. Seine, 28 avril 1883, journal La Loi, 16 juin
1883) » (Instruction générale de l’Etat civil §
502)
Et dans les cas des enfants trouvés, l'officier de l'état civil
dresse d’abord un procès-verbal sur la découverte puis il établit un acte
tenant lieu d'acte de naissance. (Code Civil Art 58).
En
l’absence d’acte d’état civil français, tout acte de l'état civil des Français
et des étrangers fait en pays étranger et rédigé dans les formes usitées dans
ce pays fait foi, sauf si d'autres actes ou pièces détenus, des données
extérieures ou des éléments tirés de l'acte lui-même établissent, le cas
échéant après toutes vérifications utiles, que cet acte est irrégulier,
falsifié ou que les faits qui y sont déclarés ne correspondent pas à la
réalité.
(Code Civil Art 47).
d) Nationalité
Est français l'enfant dont l'un des parents au moins est français,
l'enfant né en France de parents inconnus, l’enfant trouvé en France (Code
Civil Art 18, 18-1,19-2).
Peut réclamer la nationalité française, (jusqu'à sa majorité et
pourvu qu’il réside en France), l'enfant
qui, depuis au moins cinq années, est recueilli en France et élevé par une
personne de nationalité française ou qui, depuis au moins trois années, est
confié au service de l'aide sociale à l'enfance (Code Civil Art 21-12).
e) Jurisprudence
La Cour de Cassation a considéré jusqu’à
présent qu’il était d’ordre public de s’opposer aux transcriptions à l’Etat
civil des actes de naissance d’enfants nés de GPA d’un père français, y compris
lorsque ces actes indiquaient comme mère la mère porteuse, et de s’opposer à la
reconnaissance en paternité d’un père français d’enfant né de GPA.
Le Conseil d’Etat par contre a estimé
que les certificats de nationalité peuvent être délivrés
Aussi en pratique, les enfants nés par
GPA d’un père biologique français disposent donc en France de leur acte de
naissance étranger et pourront désormais obtenir un certificat de nationalité.
Selon la législation du pays où ils sont nés, ils ont ou pas la nationalité de
leur pays de naissance.