Vision féministe de la protection des personnes contre vision
holiste patriarcale de la famille
Les maltraitances intrinsèques aux contrats de portage de
fœtus sont gommées par l’invocation magique de « la famille ».
Oubliées toutes les violences qui font dire aux féministes
et aux défenseurs des enfants :
n Les liens du sang sont secondaires en cas de maltraitance par un
parent biologique, ils ne doivent pas être maintenus à tout prix aux dépens de
l’enfant,
n La maltraitance de la mère par le père est une maltraitance de
l’enfant.
Les féministes ont toujours combattu l’idée
holiste d’une famille destructrice des personnes de la famille, en dénonçant la
tromperie qu’elle masque.
« L’homme et la femme sont un et cet un
est le mari » : ce dicton anglais résume l’imposture d’une
valorisation de « la famille » au dépend de la protection des
personnes. Derrière cette idée, il n’y a, en fait, que l’abus de pouvoir du
« patriarche ».
Dans le jugement de la Cour Européenne des
Droits de l’Homme de juin 2014, la vision de la « vie familiale et
privée » (article 8 de la Convention de
1950) apparait d’un archaïsme patriarcal effrayant.
Bien entendu, il faut lire cet arrêt en se
souvenant du cas précis soumis à la cour, on comprend bien son souci de ménager
la sensibilité des requérants et sa prudence. Cependant la Cour s’aventure
à des affirmations dont la portée générale est des plus inquiétantes.
Certes elle reconnait que la France peut
invoquer « la protection de la santé et des droits et libertés
d’autrui » pour interdire la GPA.
Mais elle affirme aussi que le respect de la « vie
familiale » suppose que les enfants vivent avec les adultes commanditaires (
§ 93 -94) et proclame
« l’importance de la filiation biologique en tant qu’élément de
l’identité de chacun » (§ 100).
Ainsi, dans le modèle de « vie familiale » résultant
des normes de la Cour :
n le sort de la mère qui a porté les enfants ne
compte (quasiment) pas,
n la
filiation biologique des enfants avec elle et avec la mère génétique donneuse
d’ovocyte ne compte pas,
n seule importe l’appropriation du père
biologique sur ses enfants génétiques.
Retour par là au patriarcat le plus archaïque.
En réalité avec le retour de « L’enfant de l’esclave » avec la GPA on voit le retour du patriarcat
le plus archaïque avec son droit le plus absolu sur ses biens, femelles et
descendance, droit de propriété, droit de vie et de mort ...
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